( 7 ) L'HISTOIRE DE LA PRIÈRE : LES RÊVES DU PHARAON

Publié le par Pseudo : Hecto

L'HISTOIRE DE LA PRIÈRE :

LES RÊVES DU PHARAON

 

Deux ans plus tard, le Pharaon fit un rêve : il se trouvait au bord du Nil, il vit sortir du fleuve sept belles vaches bien grasses, qui se mirent à brouter l’herbe de la rive. Puis sept autres vache affreusement maigres sortirent à leur tour du fleuve et rejoignirent les premières sur la rives ; les vaches maigres dévorèrent les vaches grasses. A ce moment, le Pharaon se réveilla.

Il se rendormit et fit un second rêve : Il voyait sept beaux et gros épis de blé qui poussaient sur la mêmes tiges. Ensuite poussèrent sept autres épis, tout rabougris et desséchés par le vent du désert. Les épis rabougris engloutirent les épis beaux et bien remplis. Alors le Pha-raon se réveilla et se rendit compte  qu’il avait rêvé.

Dès qu’il fit jour, le Pharaon tout inquiet fit appeler tous les magiciens et les sages d’Égypte. Il leur raconta ses rêves, mais personne ne put lui dire ce qu’ils signifiaient. Alors le chef des échansons déclara: « Majesté, je vais rappeler mes fautes passées. Un jour, vous vous étiez mis en colère contre le chef des boulangers et contre moi, et vous nous aviez enfermés dans la prison du chef de la garde royale. Nous avons fait tous les deux un rêve la même nuit, chaque rêve ayant son propre sens. Dans la prison se trouvait avec nous un jeune esclave hébreu, qui était au service du chef de la garde. Nous lui avons raconté nos rêves, et il nous en a donné le sens, en expliquant à chacun son propre rêve. Et bien, les choses   se sont passées exactement comme il nous l’avait prédit : on m’a rétabli dans mes fonctions, et le chef des boulangers a été pendu.» (Genèse 41 :1-13)


JOSEPH INTERPRÈTE LES RÊVES DU PHARAON

Le Pharaon donna l’ordre d’aller chercher Joseph. On courut donc le tirer de sa prison, on le rasa, puis il changea de vêtement et vint se présenter devant le roi. Celui-ci lui dit : « J’ai fais des rêves, et personne n’a pu m’indiquer ce qu’ils signifiaient. Mais j’ai entendu dire que tu es capable d’expliquer les rêves qu’on te raconte. » - « Ce n’est pas moi, c’est Dieu qui peut vous en donner une explication satisfaisante », répondit Joseph.

Le Pharaon reprit alors : « Dans mon rêve, je me trouvais au bord du Nil. Je vis sortir du fleuve sept belles vache bien grasse qui se mirent à brouter l’herbe de la rive. Puis sept autres vaches, chétives, affreusement maigres, sortirent du fleuve à leur tour. – Je n’ai jamais vu en Égypte de bêtes en aussi mauvaise état. Elles dévorèrent les sept premières vaches, les vaches grasses. Pourtant on ne l’aurait pas cru, à les voir aussi maigres qu’auparavant. A ce moment-là, je me suis réveillé. Puis j’ai fait un autre rêve : je voyais sept beaux épis bien remplis, qui poussaient sur la même tige. Ensuite sept autres épis poussèrent, mais ils étaient durs et rabougris, desséchés par le vent du désert. Les épis rabougris engloutirent les sept beaux épis. Voilà, j’ai déjà raconté ces rêves aux magiciens, mais aucun d’eux n’a pu me les expliquer. »

Joseph dit au Pharaon : « Vos deux rêves ont le même sens. Dieu vous avertit ainsi de ce qu’Il va faire. Les sept belles vaches et les sept beaux épis représentent sept années. C’est donc un seul rêve. Les sept autres vaches, chétives et affreuses, et les sept épis vides, desséchés par le vent, représentent aussi sept années, mais des années de famine. C’est bien ce que je vous disais, Majesté: Dieu vous a montré ce qu’il va faire. Ces sept prochaines années seront des années de grande abondance dans m toute l’Égypte. Ensuite, il y aura sept années de famine, qui feront perdre tout souvenir de l’abondance précédente. La famine épuisera le pays. Elle sera si grave qu’on ne saura plus ce qu’est l’abondance. Votre rêve  s’est répété sous deux formes semblables, pour montrer que la décision de Dieu est définitive et qu’il ne va pas tarder à l’exécuter. Maintenant donc, Majesté, cherchez un homme intelligent et sage, et donnez-lui autorité sur l’Égypte. Nommez aussi des commissaires chargés de prélever un cinquième des récoltes du pays pendant les sept années d’abondance. Qu’ils accumulent des vivres pendant les bonnes années qui viennent, qu’ils emmaga-sinent sous votre contrôle du blé dans les villes, pour en faire des réserves. L’Égypte aura ainsi un stock de vivres pour les sept années de famine, et le pays échappera au désastre. » (Genèse 41 :14-36)


JOSEPH DEVIENT MINISTRE DU PHARAON

La proposition de Joseph parut judicieuse au Pha-raon et à ses ministres, et le Pharaon leur dit : « Cet homme est remplit de l’Esprit de Dieu. Pourrions-nous trouver quelqu’un de plus compétent que lui ? »

Puis il dit à Joseph : « Puisque Dieu t’a révélé tout  cela, personne ne peut être aussi intelligent et sage que toi. Tu seras donc l’administrateur de mon royaume, et tout mon peuple se soumettra à tes ordres. Seul mon titre de roi me rendra supérieur à toi. Je te donne maintenant autorité sur toute l’Égypte. »

Le Pharaon retira de son doigt l’anneau royal et le passa au doit de Joseph ; il le fit habiller de fins vêtement de lin et lui passa un collier d’or autour du cou. Il le fit monter sur le char réservé à son plus proche collaborateur, et les coureurs qui le précédaient criaient : ‘‘Laissez-passer’’. C’est ainsi que le Pharisien lui donna autorité sur l’Égypte.

Le Pharaon dit encore à Joseph : « Je suis et je reste le Pharaon ! Néanmoins dans toute l’Égypte, personne ne bougera le petit doigt sans ton autorisation. » Enfin il donna à Joseph le nom égyptien de Safnat-Panéa, et lui accorda comme femme Asnat, fille du prêtre Potiféra, de la ville d’On. Dès lors Joseph put se déplacer dans toute l’Égypte. Il avait trente ans lorsqu’il fut amené devant le Pharaon, roi d’Égypte.

Joseph quitta le Pharaon et se mit à parcourir l’Égypte. Pendant les sept années d’abondance, la terre produisit des récoltes exceptionnelles. Joseph accumula des réserves de vivres en Égypte durant ces années-là. Il entreposait dans les villes les provisions récoltées dans les campagnes environnantes. Il emmagasina de très grande quantités de blé ; il y en avait autant que de sable au bord de la mer, si bien qu’il devint impossible d’en tenir le compte.

Avant le début de la famine, Asnat, la femme de Joseph, mit au monde deux fils, Joseph appela l’aîné Manassé, et il déclara : ‘‘Dieu m’a permis d’oublier  toutes mes souffrances et ma séparation d’avec les miens.’’ Il appela le cadet Éfraïm, et il expliqua : ‘‘Dieu m’a accordé des enfants dans ce pays où j’ai été si malheureux.’’

En Égypte les sept années d’abondance prirent fin. Alors commencèrent les sept années de famine, comme Joseph l’avait annoncé. La famine s’étendit à tous les pays, mais en Égypte il y avait des réserves de vivres. Quand les Égyptiens commencèrent à souffrir de la fin, ils réclamèrent au Pharaon de quoi manger. Celui-ci répondit à l’ensemble de la population : ‘‘Adressez-vous à Joseph et faites ce qu’il vous dira’’. La famine devint générale dans le pays. Joseph fit alors ouvrir les entrepôts et vendre du blé aux Égyptiens. Puis la famine s’aggrava encore en Égypte. On y venait aussi de tous les pays pour acheter du blé à Joseph, car la famine sévissait durement partout (Genèse 41 :37-57)


JACOB ENVOIE SES FILS EN ÉGYPTE

Jacob apprit qu’il y avait du blé en Égypte ; il dit alors à ses fils : « Pourquoi restez-vous là à vous regarder les uns les autres ? J’ai entendu dire qu’il y a du blé en Égypte. Allez nous en acheter, afin que nous puissions survivre. Nous ne tenons pas à mourir. » Alors les dix frères aînés de Joseph se rendirent en Égypte pour y acheter du blé. (Jacob n’avait pas laissé partir avec eux Benjamin, le jeune frère de Joseph ; il disait en effet : "J’ai peur qu’un malheur lui arrive." Les fils de Jacob parvinrent en Égypte en même temps que d’autre acheteurs de blé, car la famine régnait dans le pays de Canaan. Genèse 42:1-5.


JOSEPH TRAITE SES FRÈRES SANS MÉNAGEMENT

Joseph était l’administrateur du pays ; c’est lui qui vendait du blé à tous les étrangers. Ses frères vinrent s’incliner devant lui, le visage contre terre. Il les vit et les reconnut, mais sans se faire reconnaître d’eux. Il leur parla durement : « D’où venez-vous ? » Leur demanda-t-il. « Du pays de Canaan, répondirent-ils. Nous désirons acheter  des  vivres. »

Ainsi Joseph les reconnut, mais eux ne le reconnurent pas.  Joseph se souvint alors des rêves qu’il avait faits à leur sujet. Il reprit : « Vous êtes des espions ! C’est pour repérer les points faibles du pays que vous êtes venus ici. » - « Non, Monsieur l’Administrateur, répondirent-ils. Nous sommes simplement venus acheter des vivres. Nous sommes tous fils d’un même homme. Nous sommes des gens honnêtes, pas des espions. » - « Ce n’est pas vrai, rétorqua Joseph, vous êtes venus repérer les points faibles du pays.» - « Pas du tout, insistèrent-ils. Nous sommes fils d’un même père, et nous venons du pays de Canaan. Nous étions douze frères, mais le plus jeune est resté auprès de notre père, et un autre a  disparu. » - « C’est bien ce que je vous disait, déclara Joseph, vous êtes des espions. Mais je vais vous mettre à l’épreuve : par la vie du Pharaon, je vous jure que vous ne quitterez pas ce pays avant que votre plus jeune frère soit venu ici. Envoyez l’un de vous le chercher, tandis que les autres resteront en prison. Je pourrai ainsi vérifier si vous m’avez dit la vérité. Si tel n’est pas le cas, par la vie du Pharaon, c’est que vous êtes vraiment  des espions. »

Joseph les mit tous en prison pour trois jours. Le troisième jour il leur dit : « Voici ce que je vous propose de faire, et vous aurez la vie sauve, car je reconnais l’autorité de Dieu. Si vous êtes honnêtes, acceptez que l’un de vous reste dans la prison où vous vous trouvez. Quand aux autres, qu’ils aillent rapporter du blé à vos familles affamées. Ensuite vous me ramènerez votre plus jeune frère. J’aurai ainsi la preuve que vous avez dit la vérité, et vous éviterez la mort. »

Les frères acceptèrent cette proposition. Mais, entre eux, ils se disaient : ‘‘Ah ! Nous sommes bien punis à cause de notre frère: Nous avons vu son angoisse quand il nous demandait d’avoir pitié de lui, et nous ne l’avons pas écouté. Maintenant nous connaissons la même an-goisse.’’ Et Ruben ajouta : « Je vous l’avais bien dit : ‘‘Ne commettez pas ce crime à l’égard de Joseph’’. Mais vous n’avez pas voulu m’écouter. Eh bien, nous devons maintenant payer le prix de sa mort ! »

Les frères ne se doutaient pas que Joseph les comprenait, parce qu’il se servait d’un interprète pour parler avec eux. Joseph s’éloigna d’eux pour pleurer.

Lorsque Joseph revint, il leur annonça qu’il retenait Siméon et le fit enchaîner sous leurs yeux. Ensuite il fit remplir leur sac de blé, et replacer l’argent de chacun dans son sac, puis il ordonna de leur fournir des provisions de voyages ; ce qui fut fait. Les frères chargèrent leurs sac de blé sur leurs ânes et s’en allèrent.

Lorsqu’ils s’arrêtèrent pour la nuit, l’un d’eux ouvrit son sac pour donner à manger à son âne et trouva son argent déposé à l’entrée de sac. Il cria à ses frères : « On m’a rendu mon argent ! Il est ici, dans mon sac ! » Déconcertés et effrayés ils se demandaient l’un à l’autre : ‘‘Qu’est-ce que Dieu nous a fait là?’’

Lorsqu’ils arrivèrent en Canaan auprès de leur père Jacob, ils lui racontèrent tout ce qui s’était passé : «L’homme qui est gouverneur du pays nous a parlé durement, dirent-ils. Il nous a traités comme des espions. Nous lui avons répondu :‘‘Nous ne sommes pas des espions, mais d’honnêtes gens. Nous étions douze fils d’un même père, mais l’un de nos frères a disparu, et le plus jeune est resté au pays de Canaan avec notre père.’’ Cet homme nous a répondu qu’il voulait savoir si nous étions vraiment honnêtes.‘‘Laissez-moi l’un de vous ici, a-t-il dit, et allez porter du blé à vos familles affamées. Ensuite vous me ramènerez votre plus jeunes frère. Je saurai ainsi que vous n’êtes pas des espions mais d’honnêtes gens. Alors je vous rendrai votre frère Siméon, et je vous laisserai circuler dans le pays pour vos affaires.’’ »

Ils vidèrent ensuite leurs sac, et chacun trouva dans le sien une bourse avec son argent. Lorsqu’ils virent cet argent, ils eurent tous peur, même Jacob, leur père. Celui-ci leur dit : « Vous m’avez déjà privé de deux enfants : je n’ai plus Joseph et je n’ai plus Siméon. Et vous voudriez me prendre Benjamin ! C’est sur moi que tout cela retombe ! » Ruben lui dit : « Si je ne te ramène pas Benjamin, tu pourras tuer mes deux fils. Confie-le-moi, je te le ramènerai. » - « Non, répondit Jacob, mon fils ne partira pas avec vous. Son frère est mort, lui seul me reste. Si un malheur lui arrivait au cours de votre voyage, âgé comme je suis, je mourrais de douleur par votre faute. » (Genèse 42 :6-38)


JACOB CONSENT À LAISSER PARTIR BENJAMIN

La famine continuait à peser sur le pays de Canaan. e, Jacob dit à ses fils : « repartez là-bas nous acheter quelques vivres. » Juda lui répondit : « L’administrateur égyptien nous a clairement avertis qu’il ne nous recevrait pas si notre frère n’était pas avec nous. Si donc tu laisses Benjamin nous accompagner, nous irons t’acheter des vivres. Mais si tu refuses, nous ne partirons pas, car l’homme nous a bien dit : ‘‘Si votre frère n’est pas avec vous, je ne vous recevrai pas !" » - « Pourquoi avez-vous révélé à cet homme que vous aviez un autre frère ? Reprit Jacob. Vous m'avez fait du tort. » - « C’est lui qui nous a posé de nombreuses questions sur nous et notre famille, répondirent-ils. ‘‘Votre père est-il encore en vie ? a-t-il demandé. Avez-vous un autre frère ?’’ Nous avons seulement répondu à ses questions. Nous ne pouvions pas deviner qu’il nous dirait d’amener notre frère. » Juda ajouta : « Père, laisse Benjamin venir avec moi. Il faut que nous partions, si nous voulons survivre, toi, nous et notre famille. Nous ne tenons pas à mourir. Je me déclare responsable de lui ; tu pourras me le réclamer. Si je ne te le ramène pas, je serai pour toujours coupable à ton égard. Et maintenant, si nous n’avions pas tellement tardé, nous aurions pu faire deux fois le voyage aller et retour. » - « Eh bien, leur répondit Jacob, puisqu’il le faut, faites donc ceci : Emportez dans votre sac quelques bons produits de notre pays, pour en faire cadeau à cet Égyptien. Prenez un peu de résines odoriférantes : baume, gomme adragante, ladanum, un peu de miel, des pistaches que vous avez trouvé en ouvrant vos sacs – quelqu’un a sans doute fait une erreur – et prenez avec vous une seconde sommes d’argent. Maintenant emmenez votre frère et repartez chez cet homme. Que Dieu Tout-Puissant le dispose à avoir pitié de vous et à laisser Benjamin et Siméon revenir avec vous ! Quand à moi, j’ai déjà perdu un fils et je vais en perdre d’autres. » (Genèse 43:1-14)


SECONDE ENTREVUE DES FRÈRES AVEC JOSEPH

Les frères préparèrent les cadeaux et la double sommes d’argent. Ils se rendirent avec Benjamin en Égypte et vinrent se présenter devant Joseph. Lorsque Joseph vit que Benjamin était avec eux, il dit à son intendant : « Conduis ces gens chez moi. Fais abattre une bête et préparer le repas. Ils mangeront à midi avec moi. »

L’homme exécuta les ordres de Joseph et conduit ces hommes chez son maître. Lorsqu’on les invita à entrer, ils furent pris de peur. Ils se disaient : ‘‘C’est à cause de l’argent remis dans nos sacs lors du premier voyage. On nous a fait enter ici pour nous tomber dessus et nous maltraiter; on va prendre nos ânes et faire de nous des esclaves.’’ Au moment d’enter ils s’approchèrent de l’intendant et lui dirent : « Pardon. Monsieur l’intendant, nous sommes déjà venus une première fois pour acheter des vivres. Au retour, lorsque nous nous sommes arrêtés pour la nuit et que nous avons ouvert nos sacs, chacun de nous a retrouvé l’argent à l’entrée de son sac, exactement la somme que nous avions payée. Mais nous l’avons rapportée maintenant, et nous avons amené une autre sommes d’argent pour acheter d’autre vivres. Nous igno-rons qui avait remis l’argent dans nos sacs. » - « Soyez tranquilles, ne vous inquiétez de rien, répondit l’homme. C’est votre Dieu, le Dieu de votre père, qui a déposé un trésor dans vos sacs. Quand à votre argent, je l’ai encaissé. »

L’intendant libéra Siméon et fit entrer tous les frères chez Joseph. On leur apporta de l’eau pour se laver les pieds et on donna du fourrages à leurs ânes. Ils prépa-rèrent les cadeaux, en attendant l’arrivée de Joseph à midi. Ils avaient appris en effet qu’ils mangeraient là  avec lui. Dès que Joseph entra chez lui, ils lui offrirent leurs cadeaux, puis s’inclinèrent jusqu’à terre devant lui. Joseph leur demanda comment ils allaient, puis il ajouta : « Et comment va votre vieux père, dont vous m’avez parlé ? Est-il toujours en vie ? » - « Oui, répondirent-ils, ton humble serviteur se porte bien. »

Ils s’inclinèrent à nouveau profondément. Joseph aperçut  Benjamin, son propre frère, le fils de sa mère, et dit : « C’est donc là le jeune frère dont vous m’avez parlé. » Et il ajouta : « Que Dieu te bénisse, mon enfant! »

Joseph était si ému de voir son frère que les larmes lui vinrent aux yeux. Il se retira précipitamment dans sa chambre pour y pleurer. Après s’être lavé le visage il revint. Il domina son émotion et ordonna de servir le  repas. Joseph fut servi seul à une table, tandis que ses frères l’étaient à une autre. Les Égyptiens invités chez lui mangèrent aussi à part, car ils ne pouvaient pas  partager un repas avec des Hébreux : leur religion l’interdisait. Les frères, installés en face de Joseph, avaient été placés par rang d’âge, de l’aîné au plus jeune. Ils se regardaient les uns les autres avec étonnement. Joseph leur fit servir les plats qui étaient sur sa table. À Benjamin, il fit porter en ration cinq fois plus copieuse que celle de tous ses frères. Ils burent du vin ensemble jusqu’à en être gais (Genèse 43 :15-34).


JOSEPH MET SES FRÈRES À L’ÉPREUVE

Plus tard Joseph donna cet ordre à son intendant : « Remplis les sacs de ces gens, donne-leur autant de vivres qu’ils peuvent en emporter. Remets aussi l’argent de chacun à l’entrée de son sac. Dans le sac du plus  jeune tu placeras non seulement la somme qu’il voulait payer mais aussi ma coupe d’argent. » L’homme exécuta les ordres de Joseph. Le lendemain, dès qu’il fit jour, on laissa les fils de Jacob partir avec leurs ânes. Ils quittèrent la ville, mais ils n’étaient pas encore bien loin quand Joseph dit à son intendant: « Poursuis ces gens, rattrape-les. Tu leur demanderas : ‘‘Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien ? Pourquoi avez-vous volé la coupe que mon maître utilise pour boire et pratiquer la divination ? C’est mal, ce que vous avez fait là !’’ »

L’homme rattrapa les frères et leur répéta ces paroles. Les frères répondirent : « Comment pouvez-vous nous accuser ainsi, Monsieur l’intendant ? Jamais nous n’au-rions osé faire une chose pareille ! Nous avions rapporté  de Canaan l’argent retrouvé dans nos sacs. Pourquoi aurions-nous donc volé de l’argent ou de l’or dans la maison de votre maître ? Si l’on trouve cette coupe dans les bagages de l’un d’entre nous, eh bien, qu’on le mette à mort ! Et nous deviendrons nous-même vos esclaves. » - « Bien, répondit l’homme, je vous prends au mot. Toutefois le coupable seul deviendra mon esclave ; les autres seront libres. »

Les frères déchargèrent rapidement leurs sac et ouvrirent chacun le sien. L’homme fouilla tous les sacs, en commençant par celui de l’aîné et en finissant par celui du plus jeune. On trouva la coupe dans le sac de Benjamin. Les frères, consternés, déchirèrent leurs vête-ment. Chacun rechargea son âne, et ils retournèrent à la ville (Genèse 44 :1-13)


JUDA INTERVIENT EN FAVEUR DE BENJAMIN

Juda et ses frères arrivèrent chez Joseph; il était encore là. Ils se jetèrent à terre devant lui. Joseph leur dit : « Pour-quoi avez-vous fait cela ? Ne savez-vous pas qu’un homme tel que moi a le pouvoir de tout deviner ? » - « Que pourrions-nous dire, Monsieur l’Administrateur ? Répondit Juda. Que pourrions-nous dire pour prouver  notre innocence ? Dieu nous a démasqués : nous sommes coupable. Nous serons donc vos esclaves, avec celui qui avait la coupe dans son sac. » - « Non, déclara Joseph. Il n’est pas question que j’agisse ainsi. Je ne prendrai pour esclave que celui qui avait la coupe. Quant à vous, rentrez tranquillement chez votre père. »

Juda s’avança vers Joseph et dit : « Monsieur l’Administrateur, vous êtes l’égal du Pharaon. Permettez-moi d’ajouter quelques mots, sans provoquer votre colère. La première fois, vous nous avez demandé si nous avions encore notre père ou un autre frère. Nous avons répondu : ‘‘Nous avons encore notre vieux père, ainsi qu’un jeune frère, qui lui est né dans sa vieillesse. Notre père l’aime particulièrement, car c’est le seul enfant qui lui reste de son épouse préférée ; l’autre fils est mort.’’ Vous nous avez dit : ‘‘Amenez-le-moi, je désire le voir.’’ Nous vous avons expliqué alors que cet enfant ne pouvait pas quitter son père ; que, s’il le quittait, le père en mourrait. Mais vous nous avez déclaré que vous ne nous recevriez plus si notre jeune frère ne venait pas avec nous. Nous sommes donc retournés auprès de notre père, votre  humble serviteur, et nous lui avons rapporté ce que vous aviez dit. Lorsqu’il nous a chargés de revenir acheter quelques vivres, nous lui avons dit : ‘‘Nous ne pouvons pas y aller, à moins que notre jeune frère nous accompagne. S’il n’est pas avec nous, l’administrateur du pays ne nous recevra pas.’’ Notre père nous a répondu : ‘‘Vous le savez bien, mon épouse Rachel ne m’a donné que deux fils. L’un d’eux a disparu ; je pense qu’il a été dévoré par une bête sauvage, car je ne l’ai jamais revu. Et vous voulez me prendre aussi l’autre ! Si un malheur  lui arrive, âgé comme je suis, je mourrai de tristesse par votre faute.’’

« Maintenant donc, Monsieur l’Administrateur, comment pourrais-je retourner auprès de mon père sans que l’enfant soit avec nous ? La vie de mon père dépend tellement du sort de cet enfant, qu’il mourra s’il ne le voit pas revenir. Nous serons alors coupables de l’avoir fait mourir de douleur dans sa vieillesse. De plus, je me suis déclaré responsable de l’enfant devant mon père; je lui ai dit : ‘‘Si je ne te le ramène pas, je serai pour  toujours coupable à ton égard.’’ Je vous en supplie, permettez- moi donc de rester ici comme esclave à votre service, à la place de l’enfant, pour qu’il puisse repartir avec ses autres frères. Je ne pourrais jamais retourner chez mon père sans être accompagné de l’enfant. Je ne supporterais pas de voir le malheur qui atteindrait mon père. » (Genèse 44 :14-34)


Publié dans PRIÈRES

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article